La Compensation carbone
Une entreprise, une administration ou même un individu a la possibilité de « compenser » volontairement les émissions de gaz à effet de serre générées par son activité par :
- le financement de projets, dont la finalité est la réduction à la source de ses propres émissions de CO2,
- l’achat de « crédits carbones » de sa quantité de CO2 émise auprès d’un tiers.
C’est, dans une logique de neutralité carbone ou de « pollueur-payeur », un moyen de lutter contre le réchauffement climatique. Et au-delà de la dimension volontaire, la compensation carbone permet de :
- quantifier l’impact d’une activité en termes d’émissions de CO2
- d’identifier sur quel type d’activité les efforts de réduction d’émissions sont à déployer.
Le programme Action Carbone
Cette notion de compensation carbone a été popularisée avec Action Carbone, un programme lancé par l’ADEME et l’association GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, qui vise à inciter les entreprises, les collectivités, les institutions comme les particuliers à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à compenser les émissions restantes.
Action Carbone propose de calculer les émissions de gaz à effet de serre induites par ces activités par le biais de la méthode Bilan Carbone® développée par l’ADEME. À partir du diagnostic formulé, les entreprises, collectivités et institutions peuvent financer les actions qui permettront de diminuer et de compenser leurs émissions.
Pour les particuliers, quant à eux, Action Carbone a mis en place un calculateur en ligne pour évaluer leurs émissions. Ils peuvent ensuite compenser leurs déplacements en avion, en voiture et les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs consommations d’énergie à la maison.
Pour aller plus loin, l’ADEME a aussi élaboré La Charte des opérateurs de la compensation, dont Action Carbone est signataire, et invite également à adhérer au club des entreprises et organismes qui compensent sur son portail www.compensationco2.fr.
Les projets de compensation carbone dans les pays du Sud
La compensation carbone peut aussi prendre la forme d’un engagement de « solidarité climatique » qui consiste pour les pays du Nord en achat de crédits carbone permettant de financer dans les pays du Sud des projets de réduction de gaz à effet de serre, ou de « séquestration de CO2 » permettant d’absorber le CO2 atmosphérique, grâce aux forêts qui sont des puits de carbone capturant le CO2 et le transformant en matière organique par photosynthèse.
Au Chili, Action Carbone soutient l’Office National des Forêts pour que soient boisés 200 hectares de pâturages appartenant à des communautés indigènes Mapuche, ce qui devrait permettre, sur 30 ans, de capturer 60 000 tonnes de CO2.
Au Cambodge, Action Carbone a financé la diffusion des foyers de cuisson dits « améliorés » auprès de la population, de manière à économiser du bois issu de forêts primaires. Ce projet permet d’éviter l’émission d’environ 100 000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère.
En Indonésie, Carbon Conservation et Asian Pulp & Paper lancent la réserve de carbone de Kampar, premier projet mondial jamais financé sur fonds privés de conversion d’une plantation d’arbres pour pâte à papier en réserve de carbone. Ce projet fait ainsi de Carbon Conservation le pionnier de la commercialisation de compensation carbone par la reforestation.
Des compensations prennent aussi la forme de programmes de RSE. Puma, par exemple Puma finance des projets en Afrique pour préserver la biodiversité.